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Journal

l’ébene & l’ivoire qu’on trouve dans ſon païs. Le Roi de Cochinchine a rétabli celui-ci dans tous ſes droits, & même lui a donné le pouvoir de faire mourir les Cochinchinois qui commettront quelque crime dans ſon état.

Le Roi de Thiem lui paye des éléphans, du Calamba, de la cire, de l’ivoire, &c.

Les barbares Ké-moï lui payent de la cire, de l’aréque, & du bétel ; & depuis quelques années l’un des deux Rois de Camboge s’eſt déclaré ſon tributaire pour avoir la protection.

Les rivières de Cochinchine ſont ſi courtes & en ſi grand nombre, qu’on ne leur a point donné de nom.

Le Roi de Cochinchine a beaucoup de bois odoriférans, & de l’or en ſable que l’on trouve dans un fleuve de la province de Fuyen. Il a la troiſiéme partie de tous les ris ; & les Gouverneurs en ont de neuf parts une. Chaque homme depuis l’âge de dix-huit ans juſqu’à ſoixante paye cinq ou ſix écus ; & outre cela travaille toute l’année pour le Roi, hors pendant les quatre mois que durent les moiſſons. L’achat des offices qui va très-haut, & les préſens que tous les Mandarins ſont obligez de lui faire à certains jours de l’année, lui font encore un grand revenu. Il tire auſſi beaucoup des Chinois habituez dans ſes terres, qui font le commerce de la Chine & du Japon.

Comme