Page:Choisy - Journal du voyage de Siam, 1687.djvu/357

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
349
du Voyage de Siam.

diſpofe à leur donner quelque choſe ; ſinon ils s’en vont autre part, juſqu’à ce qu’ils ayent trouvé ſuffiſamment pour les nourrir avec leur famille pendant la journée. Ils peuvent manger tout ce qu’on, leur donne, poules, canars, & autres viandes qu’ils n’oſeroient tuer ; & ne boivent jamais de vin. Ils ſont habillez de jaune, la tête & les ſourcils raſez, le poil de la barbe arraché avec des pincettes ; & quand ils veulent, ils peuvent quitter l’habit de Talapoin, & ſe marier. Nous allons gaiment par un petit vent de Sueſt, qui nous a fait faire trente lieuës depuis hier. Nous ne verrons point les Cocos : les vents nous ont obligé à faire le Noroueft, & quelquefois l’Eſt Noroueſt.

21. Janvier.

QUand quelque Siamois recherche quelque fille ou femme en mariage, il l’envoye demander à ſes parens par quelqu’un des ſiens, qui leur porte une petite boëte d’or ou d’argent pleine de bétel & d’areque. Si les parens reçoivent le préſent, c’eftune marque qu’ils acceptent la demande ; & l’on convient du bien que chacun doit avoir, & du jour des noces où ſe trouvent tous les parens & amis de part & d’autre. Les loix du royaume permettent ſa ſéparation, pourveu que les deux parties y conſentent devant des témoins ou par écrit ; & ils ſe peuvent marier à d’autres.

X x iij