des lieux un moment avant que M. l’Ambaſſadeur y arrive.
NOus avons trouvé ce matin un vaiſſeau Hollandois & un Anglois, qui remontent la riviere pour aller à Siam. Ils ſont petits & malfaits. Le Hollandois a ſalué de neuf coups, & l’Anglois de cinq. Nous avons veu ſur la gauche le village de Samko, où il y a une égliſe de Chrétiens dédiée à Saint Pierre, & un Miſſionnaire qui en a ſoin. Il y a un autre village de l’autre côté de la riviere, dont tous les Chrétiens ne manquent point tous les dimanches de venir à la Meſſe à Samko, quoi-qu’il y ait plus de trois quarts de lieuë, & la riviere à paſſer. Mais ici le peu qu’il y a de Chrétiens ſont fort zélez.
A la dînée, deux Opras, le Général des troupes de la frontiere de Pegou, & vingt Mandarins ſont venus ſaluer M. l’Ambaſſadeur ; le ſoir, d’autres grands & petits Mandarins. Les maiſons toutes ſemblables : on les a toutes bâties & meublées en même temps, & plus de vingt mille hommes y ont eſté emploiez.
A peine avons-nous eſté dans le balon que deux grands Opras ſont venus complimenter ſon Excellence. Il n’y a plus à venir que les Oyas. Le