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Journal

9. Septembre.

A minuit on a appareillé. Nous avons fait deux ou trois lieuës, & puis mouille juſqu’à deux heures aprés midi, qu’un bon vent nous a encore fait faire cinq ou ſix lieuës. Nous tâchons d’approcher les terres, afin de ne mouïller qu’à douze ou quinze braſſes.

10. Septembre.

JE croi que dans la journée nous avons bien fait trois lieuës à force d’appareiller & de mouïller. Ce qui eſt de meilleur, nous avons rapproché la grande terre, & nous ſommes mouillez à dix-huit braſſes. Quand le ſoleil ſera un peu plus loin de nous, il viendra du vent. Cinq ou ſix bonnes journées nous mettroient à la barre de Siam.

11. Septembre.

NOus n’avançons gueres ; peu de vent, & ſouvent contraire. On a porté ce matin notre Seigneur à un ſoldat menuiſier de ſon métier, & fontainier. Il prétendoit faire des caſcades à Louvo.

12. Septembre.

CE pauvre ſoldat eſt mort ce matin : ainſi le Roi de Siam ſe paſſera de fontaines. Nous avons fait bon chemin toute la journée, & voici de-