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du Voyage de Siam.

chant bien qu’il n’y a que les Anglois qui puiſſent le rétablir : outre qu’ils y ont le plus grand intérêt, & que leur magazin eſtoit le mieux garni. Pour moi, je pardonne à leur politique ce qu’ils nous font ici, pourveu qu’à Batavie ils mettent tout par écuelles pour nous recevoir. Nous mettons à la voile pour y aller ; & ſi le vent demeure où il eſt, nous y ſerons demain au ſoir. Le contretemps a eſté parfait : mais deux choſes me conſolent, la frégate retrouvée, & la certitude qu’on peut encore arriver à Siam le 20. Septembre. Il ne faut que quinze jours pour y aller. Voilà encore du temps par devers nous.

17. Aouſt.

NOus avons fait cinq lieuës ; le calme eſt venu, & la nuit on a mouïllé. Toute la côte eſt pleine d’iſles, de bans de ſable, de roches. Nous n’avons eſté qu’à petites voiles, toujours la ſonde à la main.

18. Aouſt.

LE Chevalier de Fourbin eſt parti à minuit dans le canot, pour aller à Batavie faire un compliment à Monſieur le Général, & lui demander toutes les choſes dont nous avons beſoin. Nous avons mis à la voile à neuf heures du matin par un petit vent, qui n’a duré qu’une heure. On a mouïllé. Le vent eſt revenu à une heure aprés mi-

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