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du Voyage de Siam.

fort dangereuſes, pleines de roches à fleur d’eau. Il y en a quelques-unes marquées ſur les Cartes, comme les Trials, & une inanité d’autres, entre leſquelles il ſeroit caſuel de paſſer. Là-deſſus on a conſulté les Auteurs. Un routier Portugais va reconnoître la terre d’Endrach. Les Hollandois n’y vont jamais : nous n’irons point non plus. Les Hollandois ſçavent bien leur métier ; & à voir l’état de leurs affaires dans les Indes, ils en ſçavent plus que les Portugais. De plus, les uns font notre route beaucoup plus ſouvent que les autres. Les Portugais, aprés avoir doublé le Cap de bonne Eſpérance, rangent les côtes Orientales de l’Afrique, dont ils poſſedent une partie, & vont par-là aux Indes ; & les Hollandois vont droit à Bantam : ainſi il les en faut croire. Nous allons donc au Nordeſt pour gagner l’Iſle de Java au deſſus du détroit ; & ſi les vents nous contrarient, & que nous nous ſentions dériver vers Sumatra, nous ferons des bordées pour nous ſoutenir, juſqu’à ce que nous puiſſions enfiler ce détroit. Voilà bien de la marine : j’en entens parler, il faut bien que je vous en parle.

18. Juillet.

LE vent commence à eſtre tiede : auſſi approchons-nous du Tropique. La mer de temps en temps ſe brouille. Nous roulons, nous tangons, nous nous tenons comme nous pouvons. La hau-