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ne lui offraient plus l’espoir de réparer de telles pertes ; le passé ne lui causait que des remords ; l’avenir ne lui offrait que des craintes, et le présent mettait le comble à ses maux. Elle était maltraitée par son époux, et obligée de se soumettre à tous les caprices de la Saint-Hilaire, qui avait pris sur le colonel un empire absolu, et qui poussait l’arrogance jusqu’à insulter Alexandrine dans sa propre maison.

Le duc, accablé par les nouvelles inattendues qu’il recevait d’Amélie, ne voulut pas différer d’un instant à se rendre auprès d’elle. Il arriva quarante-huit heures après le départ du courrier, et alla droit chez Alexandrine. Amélie n’avait pas encore recouvré la raison ; un délire effrayant s’était emparé d’elle ; elle appelait Ernest à grands cris, elle implorait