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relatifs aux dogmes contenus dans le symbole des articles de foi, qu’il exposa d’une manière claire et précise. Il finit par indiquer les moyens de se préserver de l’hérésie. Les auditeurs attendris acclamèrent d’une seule voix : Nous croyons à tout ce que tu enseignes et ordonnes, et nous y resterons fidèles, ô saint père et maître ! Ensuite l’archevêque et l’autocrate entrèrent ensemble à l’église. Le service divin y fut célébré en commun ; après la lecture de l’Évangile, l’archevêque, de manière à être entendu par tout le monde, invita le roi son frère, à la profession de foi. Il commença ensuite à réciter le symbole, que le tzar, les seigneurs, la noblesse et le peuple, répétaient mot pour mot après lui. Suivirent les décisions des saints conciles rendues à diverses époques pour consolider la foi chrétienne et orthodoxe. Il termina par cette prière : Nous respectons les saintes images, la croix vivifiante, les sept mystères du Nouveau Testament ; nous croyons que sous l’apparence du pain et du vin, nous recevons le corps et le sang du Christ. Nous baisons les saintes reliques, et les vénérons ainsi que nos églises ; nous croyons et confessons tout ce qui nous est transmis de la part de Dieu dans l’Évangile, et ordonné par les saints Pères comme la voie du salut. Après la fin du service divin, tous les assistants furent invités à un festin. Le jour suivant le saint les engagea à se rendre à l’archevêché pour assister au sermon, dans lequel il s’étendit longuement sur les commandements divins, la morale, la vérité, la charité ; après quoi il dit à ses ouailles de se retirer en paix. Saint Sabba fit ensuite une tournée dans toutes les provinces de sa patrie, les visitant et réprimant les désordres, les mauvaises mœurs, convainquant et exhortant les hérétiques obstinés, expulsant du royaume ceux qui ne se convertissaient pas et persistaient dans l’erreur ou se mutinaient.

Le roi de Hongrie, ayant entendu comme quoi le roi de Serbie avait été couronné sans son consentement, et sachant que jusqu’alors la Serbie n’avait eu aucun roi couronné, fut jaloux de tant de gloire. Il envoya des ambassadeurs au roi Étienne, nouvellement couronné, et, en dépit de la paix et de l’amitié, lui déclara la guerre. Étienne n’avait aucune envie de briser les liens