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DANGEREUSES.

Valmont, ayant trouvé au village de… une malheureuse famille dont on vendait les meubles faute d’avoir pu payer les impositions, non-seulement s’était empressé d’acquitter la dette de ces pauvres gens, mais même leur avait donné une somme d’argent assez considérable. Mon domestique a été témoin de cette vertueuse action, & il m’a rapporté de plus que les paysans, causant entre eux & avec lui, avaient dit qu’un domestique, qu’ils ont désigné, & que le mien croit être celui de M. de Valmont, avait pris hier des informations sur ceux des habitants du village qui pouvaient avoir besoin de secours. Si cela est ainsi, ce n’est même plus seulement une compassion passagère & que l’occasion détermine, c’est le projet formé de faire du bien ; c’est la sollicitude de la bienfaisance ; c’est la plus belle vertu des plus belles âmes : mais, soit hasard ou projet, c’est toujours une action honnête & louable, & dont le seul récit m’a attendrie jusqu’aux larmes ; j’ajouterai de plus, & toujours par justice, que quand je lui ai parlé de cette action, de laquelle il ne disait mot, il a commencé par s’en défendre & a eu l’air d’y mettre si peu de valeur lorsqu’il en est convenu, que sa modestie en doublait le mérite.

À présent, dites-moi, ma respectable amie, si M. de Valmont est en effet un libertin sans retour ? S’il n’est que cela, & se conduit ainsi, que restera-t-il aux gens honnêtes ? Quoi ! les méchants partageraient-ils avec les bons le plaisir sacré de la bienfaisance ? Dieu permettrait-il qu’une famille vertueuse reçût, de