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les vœux opposés des aveugles mortels, & ne changeant rien à mes décrets immuables. J’ai quitté pourtant ce rôle auguste, pour prendre celui d’ange consolateur ; & j’ai été, suivant le précepte, visiter mes amis dans leur affliction.

J’ai commencé par la mère ; je l’ai trouvée d’une tristesse, qui déjà vous venge en partie des contrariétés qu’elle vous a fait éprouver de la part de la belle prude. Tout a réussi à merveille : ma seule inquiétude était que madame de Volanges ne profitât de ce moment pour gagner la confiance de sa fille ; ce qui eût été bien facile, en n’employant, avec elle, que le langage de la douceur & de l’amitié, & en donnant aux conseils de la raison, l’air & le ton de la tendresse indulgente. Par bonheur, elle s’est armée de sévérité ; elle s’est enfin si mal conduite, que je n’ai eu qu’à applaudir. Il est vrai qu’elle a pensé rompre tous nos projets, par le parti qu’elle avait pris de faire rentrer sa fille au couvent : mais j’ai paré ce coup ; & je l’ai engagée à en faire seulement la menace, dans le cas où Danceny continuerait ses poursuites, afin de les forcer tous deux à une circonspection que je crois nécessaire pour le succès.

Ensuite j’ai été chez la fille. Vous ne sauriez croire combien la douleur l’embellit ! Pour peu qu’elle prenne de coquetterie, je vous garantis qu’elle pleurera souvent : pour cette fois, elle pleurait sans malice... Frappée de ce nouvel agrément que je ne lui connaissais pas, & que j’étais bien aise d’observer, je ne lui donnai d’abord que de ces consolations gauches qui