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––––––––Épouse-le, ma chère,
––––––––J’vas me j’ter dans l’canal !
ROMBOÏDAL.
––––––––Si vous voulez avoir
––––––––D’autres renseignements,
––––––––La jeun’ fille est visible
––––––––De midi à quatre heures
–––––––––––Tra la la !
–––––––Glisse, glisse, ma gondole,
–––––––––––Tra la la !
––––––V’là c’que c’est qu’un’barcarolle !

Ils dansent.

CACATOIS.

Et maintenant prenons le café.

THÉODORINE, à gauche.

Servez terrasse.

UN DOMESTIQUE, entrant.

Boum !

CACATOIS, aux seigneurs.

Je vous invite tous… à vous en aller… et pas de chœur de sortie, c’est inutile.

Les seigneurs sortent en chantant le refrain de la barcarolle.

CACATOIS.

Allons, bon ! on leur dit pas de chœur de sortie et ils en chantent un tout de même… Enfin n’importe !… mes amis, je suis dans la jubilation… je vous représente un duc qui jubile extraordinairement… Attendez, je veux vous faire une surprise agréable… (Appelant.) Tetaclack !…

Un officier paraît, Cacatois lui parle bas.

ROMBOÏDAL, inquiet.

Hein ?…

THÉODORINE, de même.

Une surprise… je suis fort émue…

CACATOIS, à l’officier.

Tu as compris ?… (L’officier fait un signe d’assentiment.) Va… (L’officier sort. – Gaiement à Romboïdal et à Théodorine) Et maintenant prenons le café…[1]

THÉODORINE, approchant une chaise.

Seyez-vous, monseigneur…

Ils s’asseyent autour de la table.

CACATOIS.

Mes amis, j’attendais le moka pour vous faire une ouverture… Romboïdal, écoute-moi bien… Tu es de souche plébéienne ; de simple fumiste, tu t’es élevé par des talents variés jusqu’aux premiers emplois ; — tu m’as rendu de grands services, — non par dévouement, — je ne suis pas assez

  1. Romboïdal, Cacatois, Théodorine.