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––––––––Je préfère le son
––––––––Du violoncelle.

Imitant le violoncelle.

––––––––Froum… froum ! froum…
ENSEMBLE.
––––––Ah quel plaisir, quelle douceur,
––––––Ces instruments font mon bonheur !
HERMOSA.

Vous voyez que nous nous entendons parfaitement ; allons, faites-moi votre déclaration.

ALEXIS, avec effroi[1].

Ma déclaration ?…

HERMOSA.

Certainement, moi je suis une jeune fille… mon rôle est de rougir, de balbutier… Vous, vous devez être hardi et entraînant… vous devez vous mettre à mes genoux.

ALEXIS.

À vos genoux ?…

HERMOSA, s’animant.

Allons, monsieur, mettez-vous à mes genoux !

ALEXIS, troublé.

À vos genoux…

HERMOSA, avec dépit.

Ah ! si j’étais à votre place, il y a longtemps que ce serait fait…

ALEXIS, vivement.

Ne me grondez pas… (se mettant à genoux.) M’y voici…

HERMOSA.

À la bonne heure… je me recule un peu… par pudeur… mais vous, vous avancez vivement en me prenant la main… prenez-moi donc la main.

ALEXIS, lui prenant la main.

Ah ! comme il faut du courage !… (Hermosa fait un mouvement.) Mais j’en aurai… j’en aurai !…

HERMOSA, l’imitant.

J’en aurai… j’en aurai… ayez-en… dites-moi : Chère Hermosa, je vous aime… je vais parler à mon père… lui dire que nous voulons qu’on nous marie… demain… aujourd’hui… tout de suite… Mais allez donc… vous ne m’aidez pas du tout.

ALEXIS, entraîné.

Si, si, vous avez raison… je parlerai à mon père… et je lui dirai que jamais, non jamais, je n’aurai d’autre femme que vous…

Il se jette aux genoux d’Hermosa.

  1. Alexis, Hermosa.