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CEYLAN.

A terre, impossible de rien voir, l’obscurité est trop épaisse. Plus loin, à la lueur du gaz, je devine de larges allées droites de terre rouge, borde grands jardins et de pain chaleur, supportable sur l’eau, est accablante ici. L’atmosphère, immobile, chargée de la senteur troublante fleurs invisibles, pèse but la ville muette. — Très vite, les pieds nus, silencieusement, des indigènes en étroites robes blanches nous frôlent, passent, disparaissent… Un inonde tout à l’ait nouveau, tout à l’ait différent de l’Orient d’Egypte. Oui, on sent très loin dans ce silence, dans cette nuit, dans ces parfums Lourds, dans cette chaleur molle…

L’Oriental Hôtel est un vaste et confortable bâtiment. La propriétaire, une anglaise fort correcte, m’installe avec des ordres brefs que les serviteurs accueillent par des inclinations muettes de la tête. On me donne une grande chambre blanchie à la chaux ; point de meubles, rien qu’un petit lit de fer, couvert d’une moustiquaire, et un fauteuil profond de paille fraîche où l’on s’affaisse pendant les heures pesai et silencieuses. Au plafond, une tache bizarre : un petit lézard immobile, puis deux, trois petits lézards immobiles qui me guettent avec des yeux très fins.

Dans les longs couloirs, des nuées de serviteurs