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sait à J. Aymar, mais elle resta en repos sur un panier couvert rempli d’argenterie, et sous un chandelier à bras d’argent qu’il ne voyait pas.

À cette épreuve, dit la Lettre, assistaient des princes, des princesses et beaucoup de personnes distinguées.

Consulté sur le vol d’une assiette commis au détriment de M. de Gourville, il prétendit que le voleur avait passé à travers la foire. Or, le vol ayant été commis en octobre, la foire était fermée en ce temps-là.

À Chantilly, J. Aymar ne fut pas plus heureux qu’à Paris. Des truites, lui dit-on, avaient été volées dans un bassin ; mystifié par quelques insinuations d’un M. de Vervillon, la baguette tourna sur des paysans tout à fait étrangers à ce vol qui avait été commis sept ans auparavant.

J. Aymar passa trois fois sur une voûte sous laquelle coulait la rivière de Chantilly, sans que la baguette tournât. À la question qu’on lui adressa de savoir s’il y avait de l’eau sous lui, il répondit non.

Il ne consentit jamais, dans les épreuves auxquelles on le soumit, à ce qu’on lui bandât les yeux.

M. Goyonnot, greffier du conseil, par ordre de S. A. S., feignit d’avoir été volé et montra à J. Aymar un panneau de vitres qu’on avait cassé. La baguette tourna sur la table, sur la vitre cassée, sans qu’elle tournât sur l’escalier ; il descendit dans la cour où les débris du verre se trouvaient, et la baguette tourna : il poursuivit ainsi un vol imaginaire.

M. Peyra, concierge de l’hôtel de Condé, raconta que J. Aymar étant allé chez un parent de M. de la Fontaine, maréchal des logis du régiment des gardes,