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où il soit question de l’emploi de la baguette à la découverte les métaux dans le sein de la terre. Basile Valentin vivait en l’année 1413, au couvent de Saint-Pierre d’Erfurth, dit Jean-Maurice Gudenus dans son Historia Erfordiensi, imprimée en 1675. Si cette allégation était vraie et que l’authenticité des livres qui portent le nom de B. Valentin fût incontestable, on ne pourrait douter que l’usage de la baguette pour découvrir les métaux dans le sein de la terre remonte au moins au XIVe siècle, car dans le XXVe chapitre du 1er livre de son Testament, intitulé de la Verge transcendante, on lit le passage suivant : « Car l’homme par une fausse opinion pense et croit toujours que son adresse empêche ou avance cette verge, et non les dons particuliers dont elle est douée par la bénédiction de Dieu. La meilleure partie de ce monde-là ne sait pas de quel costé ces verges ont frappé, et toutefois ces ignorants ouvriers les portent à leurs ceintures ou à leur chapeau, et les gardent saintement et religieusement suivant que la personne, par une grande superstition, espère en l’adresse de sa pauvre main ignorante et nécessiteuse, en laquelle, toutefois, il y a des dons et grâces suffisantes, partant qu’il…[1]. »

Je n’hésite donc pas à conclure de ce passage que si le Testament de Basile Valentin est authentique, la baguette portée à la ceinture ou au chapeau des ignorants

  1. Nous empruntons ce passage à une traduction manuscrite que nous possédons, qui porte la date de 1651 et qui est de la main d’un sieur Sébastien Thiromont, mort à Paris, le 26 de novembre 1695.