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En ramenant un grand nombre d’observations et d’expériences à ce principe, loin de moi la prétention de comprendre dans une explication unique l’ensemble de celles qui ont été publiées sur le sujet qui m’occupe : il me suffira de montrer dans une partie spéciale, que la plupart des propositions avancées sous la forme d’expériences ou d’observations dans deux ouvrages publiés, l’un en 1808, sur le pendule explorateur, par Gerboin, professeur à l’École de Médecine de Strasbourg, l’autre en 1826, sur la furcelle ou baguette, par le comte de Tristan, rentrent dans mon explication, tout aussi bien qu’un certain nombre de faits décrits dans le XVIIe et le XVIIIe siècle concernant le mouvement de la baguette divinatoire.

34.S’il n’y a pas d’illusion de ma part, je montrerai sans hypothèse comment des faits qualifiés de surnaturels rentrent dans le domaine des sciences positives ; je répète que ce ne sont pas tous les faits indistinctement donnés pour tels, mais un certain nombre de ceux qu’on a attribués à des causes différentes suivant les temps ou suivant les systèmes de philosophie professés par les auteurs qui voulaient les expliquer. Ainsi, après avoir été généralement attribués à des êtres spirituels, ils ont pu l’être ensuite à des qualités ou propriétés occultes, telles que la sympathie, l’antipathie, par des péripatéticiens, à des corpuscules excessivement ténus par des cartésiens, à des fluides impondérables, tels que le magnétisme, l’électro-magnétisme, l’organo-électricité, etc., par des auteurs contemporains. C’est donc avec la réserve faite