Page:Chevreul - De la baguette divinatoire, 1854.djvu/41

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

26.La méthode à priori, essentiellement dogmatique, envisagée au point de vue le plus absolu, telle qu’elle domina dans l’antiquité et le moyen âge jusqu’à Galilée, a constamment mis en avant des principes qu’elle n’a pas tenu à prouver, parce que, suivant elle, ils émanaient d’une doctrine vraie qu’on ne pouvait mettre en question.

27.L’enseignement à priori est l’expression de cette méthode. Rattachant ses explications à des principes dérivés d’une doctrine générale qui n’a point été démontrée vraie, il ne peut dès lors, à l’époque actuelle, être admis comme moyen de faire connaître les vérités du domaine de la philosophie naturelle. Mais, en émettant cette opinion, il est absolument nécessaire d’envisager cet enseignement à priori relativement à ce qu’on appelle la synthèse et l’analyse.

L’enseignement à priori procède en descendant du principe à ses conséquences, de l’idée générale aux idées particulières. Or, un principe étant plus simple que ne l’est l’ensemble des propositions ou des choses particulières qu’on en fait dépendre, on est fondé à dire qu’en allant du principe à ses conséquences on va du simple au complexe, et que, dès lors, l’enseignement à priori est synthétique.

La considération de la simplicité du principe, relativement aux faits particuliers qu’on y rattache, a une grande importance : car si vous acceptiez le principe pour un ensemble, un tout de parties diverses, évidemment, en le prenant pour point de départ, vous diriez que l’enseignement à priori est analytique, puisque,