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DERNIÈRES RÉFLEXIONS.


328.J’ai dit dans l’Introduction (21) qu’il est difficile de concevoir que des faits capitaux réputés vrais durant des siècles, et qui le sont réellement, tombent dans un oubli prolongé ou que la mémoire n’en soit conservée que par un petit nombre de personnes. Cette proposition m’a servi d’argument contre l’opinion d’après laquelle on attribue à la baguette divinatoire une faculté surnaturelle, celle de découvrir des choses morales, et de faire remonter à la connaissance du passé et même de pénétrer dans celle de l’avenir.

329.Eu égard à la possession d’un moyen si puissant de connaître ce qu’on a intérêt à savoir, eu égard au grand nombre de personnes qui se servaient de la baguette, et enfin aux discussions dont l’usage qu’on en faisait fut l’objet de 1689 à 1702, ne serait-il pas inconcevable, s’il n’y avait pas eu d’illusion de la part de ceux qui croyaient à sa puissance, que les connaissances humaines ne lui dussent aucun de leurs progrès ? que pas une de ces questions qui partagent les philosophes n’eût été résolue ? que pas une de ces maladies qui affligent l’humanité n’eût été conjurée, neutralisée ou à jamais détruite ? Loin de là ; des personnes des plus recommandables, dans le xviiie siècle et le nôtre, comme Thouvenel et M. le comte de