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mine ainsi machinalement à un acte auquel ils n’auraient jamais pensé sans une circonstance étrangère à leur volonté, et auquel ils n’auraient jamais été conduits par ce que l’on doit nommer l’instinct chez les animaux.

» Le grand acteur est celui dont le geste et le mouvement de la physionomie correspondent au mouvement que les sentiments qu’il traduit sur la scène ont dû exciter dans le personnage qu’il représente.

» Le peintre d’histoire qui a étudié la nature, saisit la position que devaient avoir les originaux des personnages qu’il peint lorsqu’ils concouraient à l’acte que la toile doit reproduire.

» Le grand poëte est celui dont les vers éveillent en ceux qui l’écoutent, les mouvements correspondants aux faits qu’il chante : tel est le récit d’un morceau de l’Iliade qui porte Alexandre à se jeter sur ses armes.

» En terminant ici l’exposition des faits qui me paraissent se lier à mes observations, je crois devoir faire une remarque, qui se trouve bien implicitement dans ce que j’ai dit, mais qui pourrait échapper à quelque lecteur : c’est que cette tendance au mouvement à laquelle je rapporte la cause première d’un grand nombre de nos actions, n’a lieu qu’autant que nous sommes dans un certain état, qui est précisément ce que les magnétiseurs appellent la foi. L’existence de cet état est parfaitement démontrée par le récit de mes expériences : effectivement, tant que j’ai cru possible le mouvement du pendule que je tenais à la main, il a eu lieu ;