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nous par la vue d’un corps en mouvement se retrouve dans plusieurs cas, par exemple :

» 1°. Lorsque l’attention étant entièrement fixée sur un oiseau qui vole, sur une pierre qui fend l’air, sur de l’eau qui coule, le corps du spectateur se dirige d’une manière plus ou moins prononcée vers la ligne du mouvement ;

» 2°. Lorsqu’un joueur de boule ou de billard suivant de l’œil le mobile auquel il a imprimé le mouvement, porte son corps dans la direction qu’il désire voir suivre à ce mobile, comme s’il lui était possible encore de le diriger vers le but qu’il a voulu lui faire atteindre.

» Quand nous marchons sur un plan glissant, tout le monde sait avec quelle promptitude nous nous jetons du côté opposé à celui où notre corps est entraîné par suite d’une perte d’équilibre ; mais une circonstance moins généralement connue, c’est qu’une tendance au mouvement se manifeste lors même qu’il nous est impossible de nous mouvoir dans le sens de cette tendance : par exemple, en voiture, la peur de verser vous raidit dans la direction opposée à celle qui vous menace, et il en résulte des efforts d’autant plus pénibles que la frayeur et l’irritabilité sont plus grandes. Je crois que, dans les chutes ordinaires, le laisser tomber a moins d’inconvénients que l’effort tenté pour prévenir la chute. C’est de cette manière que je comprends la justesse du proverbe : Il y a un Dieu pour les enfants et pour les ivrognes.

» Le fait que je viens de citer conduit naturelle-