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Si M. de Tristan avait raison, évidemment il y aurait un grand nombre de cas cités antérieurement où l’on raconte que la baguette a tourné, qui suaient controuvés. Dans les citations antérieures à M. de Tristan, on trouve souvent que, la baguette ayant tourné, on a creusé sur la pente d’une colline une galerie correspondante à un lieu placé au-dessus où la baguette avait tourné, et qu’arrivé là, une source a coulé. Eh bien, dans la plupart des cas, l’eau qui s’écoule alors dans la galerie n’était point en mouvement, mais en équilibre avec des parois solides. En enlevant une partie de ces parois, l’eau, obéissant à des pressions supérieures, s’est mise en mouvement, et un courant s’est établi ; mais ce courant n’existait pas auparavant, ou pouvait ne pas exister.

152.Il y a encore, dans les recherches de M. de Tristan, une circonstance sur laquelle je reviendrai : c’est le mouvement du bacillogire. Évidemment les auteurs qui l’ont précédé, la plupart, sinon tous, ont pensé qu’il suffisait que le sourcier fut au-dessus d’une source, d’une minière, d’un métal, pour que le mouvement de la baguette se manifestât.

Enfin, l’hypothèse de M. de Tristan est tout à fait incompatible avec le moyen de mesurer la profondeur où se trouve une source souterraine.

153.En définitive, si l’on met de côté les critiques que M. de Tristan a faites des sourciers, de l’incertitude de leurs moyens, et de l’incertitude même de la furcelle telle qu’il l’a employée à la recherche des eaux, il est impossible de dissimuler le vague des