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Ils éprouvent une décomposition dans le corps ; le fluide positif ou boréal passe dans la main droite, le fluide négatif ou austral passe dans la main gauche.

L’homme chez qui cette décomposition est abondante jouit de la faculté bacillogire, c’est-à-dire de faire tourner une baguette qu’il tient en ses mains lorsqu’il marche en un sens quelconque sur un sol excitateur, ou qu’il marche sur un sol neutre, du midi au nord ou du nord au midi, la furcelle étant en ce cas incitée par le magnétisme d’un aimant ou par l’électricité d’une pièce métallique.

Le fluide positif domine-t-il sur le fluide négatif ; la furcelle partant du plan horizontal s’élève. Le fluide négatif domine-t-il au contraire ; elle s’abaisse. Une furcelle qui n’a pas servi est sollicitée par deux forces : 1° la force électro-positive ou boréale, qui tend à l’élever ; 2° la force électro-négative ou australe, qui tend à l’abaisser.

Une furcelle qui a servi est sollicitée encore par une troisième force, c’est une aptitude plus grande à obéir à la force bacillogire qui l’a déjà sollicitée ; c’est comme de l’habitude.

150.Je ne combattrai pas maintenant, par mes propres expériences, l’hypothèse de la furcelle, que je viens de résumer, et qui ne comprend pas moins de 420 pages in-8o, voulant, pour l’instant, borner la critique aux difficultés que présente l’hypothèse et aux objections que l’on peut tirer des différents auteurs que j’ai cités comme croyant tous à la réalité du mouvement de la baguette.