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Bleton découvre les minéraux (métaux) aussi bien que les eaux[1] par le sens de la rotation de la baguette, parce que sur les premiers le mouvement est inverse de ce qu’il est sur les eaux.

Le procureur de la Grande Chartreuse dit que la baguette ne tourne que d’un côté à d’autres tourneurs, et que ceux-ci distinguent une source d’avec un minéral en ce qu’un morceau d’un minéral quelconque, mis dans leurs mains, arrête le mouvement s’il a été déterminé par l’eau, tandis que s’il l’a été par un minéral, il est augmenté[2]. Le mouvement causé par un corps est donc augmenté par l’identique de ce corps.

136.Sigaud de Lafond, le physicien, croyait à la baguette ; il cite une dame en les mains de laquelle elle tournait, et, fait remarquable, dit-il, l’or et l’argent cachés agissaient sur elle, pourvu qu’ils ne fussent pas couverts d’étain, car alors le mouvement cessait.

137.Thouvenel, préoccupé de l’idée que la baguette tournait en vertu d’une action électrique que lui transmettait le sourcier, dit que des gants doubles de soie empêchent le mouvement de la baguette sans que le sourcier cesse de recevoir l’impression de la source ; il ajoute que des bas de soie affaiblissent l’action, mais ne l’interceptent pas absolument, sans doute parce que l’isolement n’est pas parfait.

  1. Mémoire de Thouvenel, pages 193 et 253.
  2. Idem, page 280.