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Le Roman anglais de Notre Temps le tempérament d'un écrivain Inégal et volcanique. Mais il émet beaucoup de cendres avec ses laves, et toutes les lueurs de ses éruptions ne font pas une lumière. Fils d'un mineur du nord, il devient moniteur dans une école primaire, passe à l'école normale d'instituteurs; en sort comme maître d'école à Londres, et se consacre à la littérature après le succès de ses deux premiers livres : The Wkite Peacock {,1911), The Trespasser (191a). Il avait alors vingt-cinq ans. Rien de plus naïf et de moins vraisemblable en appa- rence que les caractères des jeunes gens qui peuplent The Wkite Peacock. Ces campagnards du nord de l'An- gleterre qui ont lu Tchckoff et Maupassant, ces petites rustiques nourries de musique décadente, peuvent se rencontrer. Il ne manque pas de fermes norvégiennes ou suédoises où on leur trouverait des frères et des cousines. Mais, même s'ils sont réels, ils ne nous convainquent pas de leur réalité. L'impression qu'ils laissent est celle de marionnettes parlantes auxquelles l'auteur, avec une pédanterie juvénile, fait répéter ce qu'il a retenu de ses hâtives lectures. Un sentiment de la nature presque pénible à force d'âpreté, une émotion sensuelle partout présente, partout brûlante, — voilà ce qui frappe surtout dans les [œuvres de D. H. Lawrence. Quand il commença d'écrire, les expériences et théories de Freud faisaient grand bruit, et l'origine sexuelle des représentations inconscientes qui gouvernent le conscient dans une si large mesure avait , encore la fraîcheur d'une découverte. Le verjus littéraire des adolescents passait facilement pour du génie, pourvu que leurs confidences psycho- physiologiques fussent colorées par une poésie native et une force naturelle d'expression. Tous les jeunes romanciers de l'Angle- j a ,tiz B dbvG00gle

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