Page:Chevalley - Le Roman anglais de notre temps.djvu/238

Cette page n’a pas encore été corrigée

Le Roman anglais de Notre Temps vie qui fait les bons écrivains de fiction, il est probable que je choisirais J. D. Beresford. I] ne cherche point à s'en faire accroire. Mais il sait et sent ce qu'il écrit. On devine qu'il a souffert, vécu. Mais il ne verse jamais dans la sentimentalité. Il ne court pas après l'effet ; il est sans réminiscences littéraires. Né en 1873, il est infirme depuis l'enfance, par suite d'un accident. A trente ans, il abandonna l'architecture pour la littérature qui avait été sa première et constante vocation. Après cinq dures années pendant lesquelles il gagna son pain comme il put (et notamment comme auteur de réclames) il finit par entrer à la Westminster Gazette^ dont il resta le critique jusqu'en 1914. Depuis lors, il vit de ses romans, et ses romans se nourrissent de sa vie. Il a commencé par écrire des fantaisies brillantes et profondes à la façon de Wells, mais plus serrées, plus riches de sens et de suc. The Hampdenskire Wonder a été traduit en français sous le titre Le GénU. La première partie de Goslings est une évocation magistrale de ces milliers de familles de petits commis que l'industrialisation de l'existence a réduites à l'au- tomatisme. Les femmes ne savent, ne pensent, ne font plus rien. Une peste formidable et qui n'atteint que les hommes réduit la population mâle de l'Europe à quelques rares échantillons. Les villes sont désertées, toute industrie abolie. Les femmes subsistent en groupes précaires, épars dans la campagne, et se disputent comme reproducteurs les miraculeux survivants du sexe disparu. Les problèmes actuels de l'amour et du travail étaient posés ou effleurés dans ce livre de haute Imagination qu'un autre âge relira. J. D. Beresford s'est vite détourné de ces châteaux en j a ,tiz B dbvG00gle

Les