Page:Chevalley - Le Roman anglais de notre temps.djvu/225

Cette page n’a pas encore été corrigée

Jeunes 209 n'est point la vertu. Mais beaucoup de leurs confrères, assez nombreux pour justifier une observation générale, assez bien doués pour obtenir l'influence prépondérante, manifestent une tendance sincère, méritoire, pleine de promesse, vers la complète objectivité. Je pense aux meilleures œuvres de J. D. Beresford et de O. Onions (c'est là du vrai réalisme) et surtout aux romans d'une école plus nouvelle encore, presque exclusivement impres- sionniste, et où dominent des femmes de grand talent, comme Miss Dorothy Richardson. Ce mouvement s'accorde ma) avec le fréquent retour, dans la fiction contemporaine, du personnage extraordinaire, plus grand que nature, plus violent ou plus fort, qui est proprement un héritage romantique. Ce prodige d'énergie, d'intensité, a beau être moderne, ultra-moderne, prosaïque, plein de bon sens, comique par certains côtés, il a beau être présenté, étudié objectivement, avec les procédés exacts et patients du réalisme, et du plus scientifique ; il n'en est pas moins par sa Conception un prodige, c'est-à-dire. un personnage romantique. Le héros de Sonia, et Tasker Jevons lui-même, en sont des exemples. Enfin, je ne sais si je ne me trompe, mais il me semble découvrir chez les jeunes romanciers anglais, si différents qu'ils soient, si vraiment irréductibles à toute définition générale, une très sensible aptitude à nous faire pénétrer plus loin que leurs devanciers dans l'intimité réelle de leurs personnages. Nous savons mieux comment vivent ces derniers, comment ils s'habillent, se logent, gagnent leur vie. Nous pénétrons dans leur salle à manger, leur cabinet de travail, parfois leur chambre à coucher. Oh, qu'on se rassure ! Il n'y a pas, il n'y aura jamais d'indis- crétions flagrantes, et d'ailleurs inutiles. Le goût public en ferait justice. Les gratuites polissonneries du faux j a ,tiz B dbvG00gle