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Le Roman anglais de Notre Temps et de l'ordre, même dans leurs peintures de l'instinctif et de l'obscur. Les Russes n'ont point souci de cette clarté. Beaucoup déjeunes romanciers anglais les imitent en ce point. Il leur suffit de suivre en ses méandres le cours d'une vie, le développement d'une ou plusieurs destinées, d'enfiler les accidents ou les incidents d'une ou plusieurs existences pour faire, ou croire qu'ils ont fait, œuvre de romanciers. Sans doute, pourvu qu'il y ait du génie, ou même du talent, dans les romans ainsi conçus, rien n'empêchera qu'ils ne soient des chefs-d'œuvre. Le dix-huitième siècle en a vu, de Lesage et Smollett, qui n'avaient point d'autre formule. Personne n'a plus, discouru, et avec moins d'ordre, que les pères du roman anglais. Il n'est pas nécessaire de construire un drame psychologique pour écrire un grand roman, mais il n'est pas suffisant non plus d'égrener des chapelets sans fin d'aventures pour fonder un nouveau genre et le consacrer par des merveilles. Ce qu'il y a de meilleur dans les modèles russes n'est peut-être point spécifiquement russe. Et il n'est pas sûr que les jeunes romanciers anglais n'en aient pas extrait ou imité ce qu'il y a de pire, savoir : l'inco- hérence et l'amorphisme. Une influence parallèle est celle des écrivains qui, pour des raisons diverses, ont depuis vingt ans ressuscité le roman élastique, celui- qui n'a commencement ni fin, s'étend sur deux, trois générations, ou se répand au gré de l'auteur à travers des groupes contemporains mais indépendants, sans autre lien que la personnalité d'un ou deux personnages. Le * Life Novel 9, le roman d'une vie tout entière, qui était à la mode bien avant la guerre, ne suffit plus à la plupart des jeunes romanciers. Il ne leur faut pas moins j a ,tiz B dbvG00gle

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