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Régionalistes 143 C'est de cette religion du regard qu'est issu le nou- veau roman londonien. Je passe sur les productions de William de Morgan, où l'on ne trouve, sur d'autres types et en d'autres temps, que la répétition des procédés de Dickens. Maïs, dès les environs de 1890, beaucoup de poètes apportaient à Londres le tribut de leur art. Henley : London Voluniaries ; Davidson : Fleet Street Eclogues ; Symons : London Nights. Le grand poète Ernest Dowson, qui sombra dans l'alcoolisme, vivait par choix dans le hangar d'un dock de l'East End qu'il avait reçu en héritage. Une foule de romanciers ont décrit, depuis vingt ans, tous les aspects de Londres. Il n'est presque aucun de ceux que nous aurons à citer parmi les contempo- rains les plus récents qui n'ait contribué à cette œuvre collective. Quelques-uns seulement, comme Arthur Morrison, Taies of Mean Streets; Somerset Maugham, Liza of Lambeth ; Pett Ridge et Barry Pain, ont fait du roman londonien leur marque et leur spécialité. Ce ne sont pas les meilleurs, mais les plus exacts et les plus scrupuleux. L' « École Cockney » fut une école de grise et forte réalité, dont l'influence a pénétré toute la littéra- ture contemporaine, mais sans laisser de chef-d'œuvre. Peut-être le grand romancier de la capitale sera-t-il parmi les jeunes auteurs qui, depuis une dizaine d'années, ont commencé leur évolution : Gilbert Caïman, Compton Mackenzie, J. D. Beresford, Hugh Walpole, sont aujour- d'hui les interprètes les plus connus de la multiple exis- tence londonienne. Depuis quelques années, Manchester fournit à la littérature anglaise des écrivains brillants, trépidants, qui ne ménagent guère leur cité d'origine une fois qu'ils ont échappé à son atmosphère de lucre. Tels, par j a fe B db y Google

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