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Butler et-'son- influence ... . iqi résidu. Qu'est-ce qui peut tenir debout sur ces décombres ? Son œuvre est négative, en dépit de ses conclusions posi- tives. C'est un déblaiement de l'Angleterre victorienne. Au point de vue moral, Butler, malgré ses prétentions philosophiques, n'a donc rien créé. Au point de vue littéraire, il était sans aucune prétention. Mais il ne fut point sans vertu, sans influence. Il se défendait d'avoir un style et, en,effet, n'a jamais cherché qu'à s'exprimer le plus clairement, le plus efficacement possible. C'est ainsi qu'il devint un écrivain. Il était parfaitement sincère jusque dans ses lubies. C'est pourquoi son humour, son ironie, même injuste, sonne juste. Il était incapable de chercher un effet de situation, d'exploiter une conjoncture dramatique. Toutes les « scènes à faire » il les découvre, les indique, mais il ne les fait pas. Il y a beaucoup de digressions et pas un seul < morceau » dans son énorme roman. C'est peut-être pour cela que l'effet total est si vigoureux. Il ne sait où s'arrêter. Erewhon et Tke Way of AU Flesh pourraient finir après leur première moitié. Mais le reste n'est pas moins important, car le reste c'est Butler, c'est-à-dire ce qu'il y a de mieux dans les livres de Butler. Pourquoi lui consacrer tant de place, et si peu à d'autres en un livre si court? Parce qu'il s'agit ici du temps présent, du roman contemporain, de la génération ac- tuelle en Angleterre, et que la jeunesse littéraire d'entre 1905 et 1915 s'est nourrie de Butler. Il avait dit: « L'Histoire de l'Art est une histoire de résurrections. » Ce diable d'homme a prouvé son dire. Il ne payait pas de mine, avec son gros crâne, sa longue face, ses grosses lèvres, ses gros sourcils. Il avait l'air d'un évangéliste rural. Mais je n'ai jamais vu de tète où le Celte et le Saxon fussent mieux superposés. Il y parait dans ses D3'««dby Google

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