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n’ont pas, il faut le dire, l’ardente activité des Yankees, leur aptitude à amasser et à risquer les dollars, le génie du commerce, de l’industrie et de la spéculation. Ils sont sédentaires, bornés dans leurs désirs, timides, mélancoliques, toujours prêts à céder la place aux autres[1]. C’est bien là la descendance mélangée de deux races vaincues, isolées et dédaignées au milieu des populations anglo-saxonnes. Elle a trop de sang français pour devenir américaine. Elle n’en a pas assez pour conserver et faire respecter sa nationalité !

« Au milieu ou au-dessus de ce petit peuple de fermiers, manœuvres, pêcheurs et chasseurs, s’agite la colonie américaine, composée de marchands de pacotilles, aventuriers, spéculateurs de terrains et de mines, population d’une âpreté au gain et d’une mobilité extrême, qui promène sur toute la ligne des bords du lac son existence nomade, essayant de tout, fondant et abandonnant les villes avec une égale facilité. Son activité se dépense à escompter, par tous les moyens et sous toutes les formes possibles, les espérances de richesses que l’exploitation d’une région presque vierge laisse entrevoir. »

  1. Faux. Ils ne sont que dissimulés. L’auteur ne les a point pratiqués. Je renvoie à Poignet-d’Acier. — H.-E. C.