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qu’il montre l’extrême souplesse de l’esprit des jésuites et leur habileté incomparable à adapter leur éloquence et leurs moyens d’action au caractère particulier des peuples qu’ils avaient à soumettre au joug de la civilisation et de la foi.

« Il est probable que les Indiens furent fortement impressionnés de ce discours, car, lorsque M. de Saint-Lusson, après que le père Allouez eut fini de parler, leur demanda s’ils consentaient à se ranger, eux, leurs descendants et leurs pays sous l’autorité du grand Ononthio[1], ce ne fut qu’un cri d’assentiment. Les Français y répondirent par les acclamations de : Vive le roi ! et des décharges de mousqueterie. La cérémonie se termina par un Te Deum.

« Cet acte est célèbre dans l’histoire de l’Amérique sous le nom de Traité du Sault-Sainte-Marie. Il est peu de titres parmi ceux qui garantissent les possessions territoriales des nations ou des princes européens qui aient une origine aussi sérieuse, aussi authentique et aussi libérale que le traité par lequel la France a possédé, pendant quatre-vingt-dix ans, tout le nord-ouest des États-Unis[2].

  1. C’est encore ainsi que les Indiens nomment le gouverneur du Canada. — H.-E. C.
  2. L’auteur aurait dû dire « de l’Amérique septentrionale, » puisque le territoire de la baie d’Hudson qui fait partie de cette contrée et qui est maintenant aux Anglais devint, par ce traité, notre propriété. — H.-E. C.