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Je veux m’entretenir avec toi qui vis dans ma pensée, dont sans cesse tes yeux de mon esprit voient, pour l’adorer, la noble image.




En ma famille, l’illustre famille de Pontiac vit la tradition du beau. On y a toujours aimé et on y aime toujours ardemment la race française. Elle nous avait relevés, nous jadis les possesseurs heureux, fiers, mais déchus de cet immense pays ; pourquoi nous a-t-elle abandonnés ? dis Ihouamé Miouah, pourquoi nous as-tu abandonnés ? pourquoi nous avoir laissés sans défense, à la merci des Habits-Rouges et des Longs-Couteaux ? Ah ! si vous eussiez voulu ? nos lacs poissonneux, nos prairies, nos bois giboyeux, nos terres abondantes en trésors que vous savez utiliser, comme jadis le surent, rapporte-t-on, les hommes de notre origine, tout ce que nous possédons serait à vous ! Mes ancêtres le disaient, mes ancêtres le désiraient, mes ancêtres ne mentaient pas. Leur langue n’était pas fourchue, les sachems nadoessis n’ont pas renié ce magnifique héritage.

Ils aiment ton Dieu, sans le bien connaître, car le temps a roulé, roulé ; les arbres ont germé, grandi, ils sont tombés de vieillesse dans la forêt et on ne vous a pas revus, ni ceux qui nous montraient à servir, à votre manière, le Maître de la Vie. Sur les bords du lac Su-