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gnirent, vers midi, le Détour, près de la Grande-Île.

Pour la première fois, l’ex-dragon vit une de ces merveilles que la Providence a libéralement semées dans le lac Supérieur et sur ses côtes.

C’est un vase en grès jaune, ayant vingt pieds d’élévation, douze de circonférence à son extrémité supérieure, et dont les dimensions sont aussi parfaites que celles d’une coupe de cristal taillée par un ouvrier habile[1]. Rien n’égale l’élégance de cette curiosité naturelle ; rien de comparable à l’étonnement qu’elle cause, si ce n’est, cependant, la série de prodiges de même espèce, dont elle n’est, en quelque sorte, que le prélude.

À six milles de là, vous trouvez l’Autel et l’Urne, deux nouveaux jeux de la nature ; un intervalle de cent mètres, coupé à distance égale par un ruisseau, les sépare. De même que le Vase, ils sont en grès jaune très-friable. Leur hauteur peut égaler dix mètres. L’Autel se compose de trois blocs. L’Urne est un monolithe dont le sommet a cinq mètres de rayon et le piédestal à peu près deux.

Dressés sur le bord du lac, eux aussi semblent défier la production humaine la plus parfaite.

  1. Nous croyons devoir faire remarquer que cette description, et toutes celles que l’on va lire, ne sont pas le fruit de l’imagination de l’auteur, mais d’une vérité que surpasse beaucoup encore la réalité. — Éditeur.