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Ensuite il retourna au navire, laissant sur la plage Dubreuil fort embarrassé de ce qu’il devait faire.

Mais il ne demeura pas longtemps dans cette perplexité.

La Mouette étant aux trois quarts déchargée, et ses marchandises emmagasinées dans l’ancienne factorerie, les Apôtres fixèrent plusieurs câbles au beaupré du navire et le remorquèrent, à l’aide de leurs canots, dans une anse étroite, près de la Pointe.

— Maintenant, camarades, faisons la cène ! cria le Mangeux-d’Hommes dès que la barque eut été solidement amarrée. Je permets de manger, de boire et de se divertir jusqu’à demain. Mais, avant tout, pour éviter les accidents, que chacun dépose ses armes dans l’arsenal.

— Bravo ! hourrah pour le capitaine ! clamèrent les Apôtres.

— Hourrah pour le capitaine ! répondirent en écho leurs femmes.

Puis tous se dirigèrent pêle-mêle vers la porte du fort, entraînant avec eux Dubreuil étourdi, enivré par l’étrangeté des événements auxquels il assistait depuis deux jours.

Sans trop savoir comment, il fut conduit dans une vaste salle basse que partageait, dans toute sa longueur, une table immense, flanquée de bancs, et qui ployait sous le poids des mets dont elle était couverte.