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La vue de la côte ranima l’espérance dans le cœur de Dubreuil, et avec l’espérance le désir de la liberté.

Il jeta les yeux vers la poupe du navire ; mais les canots qui avaient servi aux Apôtres n’y étaient plus : on les avait hissés aux flancs de la Mouette.

— Non, mon garçon, tu ne te sauveras pas, dit le Mangeux-d’Hommes à Dubreuil en lui tapant familièrement sur l’épaule.

Fâché d’avoir été si bien deviné par cet homme, dont la supériorité le fatiguait, en dépit de l’aversion qu’il éprouvait pour lui, Adrien redescendit, sans répondre, dans la cabine.

La nuit venue, il se coucha, après avoir repoussé, comme inexécutables, les propositions d’évasion que lui faisait Jacot, et exhorté le pauvre dragon à la patience.

À peine eut-il posé sa tête sur le traversin qu’un sommeil de plomb s’empara de ses sens et les domina complètement.

Quand Adrien s’éveilla, après douze heures de cet état voisin de la léthargie, il était jour. Le navire semblait immobile. Mais un grand bruit se faisait sur le pont.

Dubreuil regarda dans la cabine. Il ne voyait personne.

— Jacot ! dit-il, en écartant son matelas.

Pas de réponse.