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vulgarité. L’agrément des conversations, dans ses romans, est fait de leur spontanéité, de la finesse avec laquelle les caractères s’y révèlent, de leurs nuances infinies qui rendent tous les mouvements intérieurs ; avec cela, une gaîté fréquente, des répliques promptes, qui empruntent l’esprit souriant de l’auteur et que traversent des mots émus, pénétrants, comme il lui en venait, sans effort, dans ses lettres et ses causeries intimes.

Elle n’abuse pas des analyses ; en quelques phrases, elle dessine ses personnages, puis nous les montre agissant dans le cadre qu’elle leur a tracé. Saisis sur le vif, ils sont variés et nombreux. Elle ne craint pas d’attaquer les conventions qui gouvernent la vie mondaine, les compromissions dont celle-ci est faite et qui répugnent à sa ferme droiture. Telle de ses jeunes femmes, poupées de salon, parfois méchantes et envieuses, telle de ses maîtresses de maison déjà