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langue, elle excellait à transposer dans la nôtre le style des auteurs les plus différents. Mais ce travail de traducteur demeura toujours pour elle secondaire.

Ses romans, un peu éclipsés dans ses dernières années par ses belles études sociales, méritent cependant toujours d’être lus. Tous ne sont pas de valeur égale : les premiers surtout, et certaines de ses nouvelles. Il fallait à son talent tout en nuances un certain espace pour se développer. On peut dire que ce talent n’a cessé de se renouveler jusqu’à la fin. Ses dernières œuvres sont tout à fait modernes par la vivacité du style, comme par les sujets qu’elle choisit.

Les romans de Th. Bentzon trouvèrent promptement un public, avec qui elle se sentait en communion sympathique. Elle écrivait à une amie très chère : « Faire oublier, ne fut-ce que quelques moments, à ceux qui souffrent une douleur morale ou physique, c’est de