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à propos du Centenaire de George Sand (1904).

La célèbre romancière, devenue une aïeule assagie par l’expérience, était liée avec M. d’Aure d’une vieille et solide amitié. Il résolut naturellement de la consulter sur la valeur de ces premiers manuscrits, noués de faveurs roses, qu’il portait dans ses poches pour les présenter aux journalistes connus de lui, en leur vantant le talent de sa fille, « le meilleur moyen pour qu’aucun d’eux ne voulût me lire », disait longtemps après Thérèse Bentzon, avec un sourire attendri.

George Sand ne fut guère plus encourageante. Elle exagéra les obstacles : le ridicule qu’infligeait aux « bas-bleus » un public difficile à conquérir, la nécessité de produire trois chefs-d’œuvre ou d’avoir trois grands succès avant de gagner si peu d’argent que ce fût. Celle dont l’avenir était en jeu ne se laissait pas décourager. Elle s’essayait à des nouvelles,