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plantes, qui vivent moins par leurs racines que par leurs feuilles ; les bruyères sont du nombre, elles absorbent tant de soleil, tant d’air pur, tant de rosée, qu’en elles le schiste gris et la terre grise deviennent des pétales roses et des étamines lilas. Ainsi la vie, si elle était ce qu’elle doit être, transformerait les faits, d’une si grande brutalité souvent, en créations idéales. Il s’agirait seulement de faire comme les bruyères ; il s’agirait de donner à chacun de nos actes un principe supérieur d’origine divine, en un mot de le faire partir de Dieu en nous… Au-dessous, dans les bois, il y a beaucoup de violettes frêles qui persistent longtemps jusque sous les feuilles mortes. Chères petites violettes, premières venues au printemps, promptes à éclore comme l’espérance, elles s’attardent en automne pour nous consoler ; leur enseignement n’est pas sublime, autant que