Page:Chevalier - Les derniers Iroquois, 1863.djvu/94

Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 86 —

Les murs de la chambre, nus, semblaient plaqués d’albâtre, tant leur blancheur mate était immaculée !

Une petite salle de bain et un cabinet de toilette étaient contigus à cette chambre.

En s’éveillant, Léonie se sentit énervée. Il était huit heures du matin ; suivant l’habitude des maisons américaines, on sonnait le premier coup du déjeuner.

— Bon, se dit la jeune fille en entr’ouvrant les rideaux, et en étirant ses membres, afin de leur rendre leur élasticité ; bon, j’ai encore une demi-heure pour me reposer, plus une autre grande demie pour m’habiller ! C’est bien plus qu’il ne m’en faut. Au couvent, nous n’avions que dix minutes, et encore il fallait se lever à des heures, — elle se prit à bâiller nonchalamment et découvrit deux rangées de dents superbes, — à des heures qu’on n’y voyait goutte. Ah ! quel bonheur d’en être sortie ! si ce n’était cet ennuyeux sir William qui me fatigue du matin au soir avec ses protestations, je n’échangerais pas mon sort pour celui d’une reine. Mais comme je suis courbaturée ! Cet accident d’hier, grand Dieu, je n’ose y songer… sans le brave pilote, j’étais perdue ! Ce n’est pas sir William qui m’aurait sauvée ! Il pensait bien plutôt à sa chère personne qu’à moi ! Oh ! je me souviendrai de sa conduite ! Aujourd’hui j’irai à Notre-Dame-de-Bon-Secours et je brûlerai un cierge à la sainte Vierge pour la remercier de sa protection. Je suis