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à désirer : son portique appartient au style grec. Il se dresse en face de la place Jacques Cartier, sur laquelle, par un contre-sens risible, ou plutôt par une dérision amère, les Anglais ont élevé une colonne et une statue à l’amiral Nelson !

Parallèlement à la rue Notre-Dame, s’élance la rue Saint-Paul, plus étroite, moins élégante, mais non moins animée. La partie septentrionale est envahie par les petits négociants en nouveautés, mercerie et quincaillerie ; la partie méridionale par les gros importateurs, dont les immenses magasins descendent jusqu’à la rue des Communes, laquelle longe les quais.

Bâtis en belle pierre de taille à douze ou quinze pieds du niveau du Saint-Laurent, ces quais se déploient devant la ville comme un inébranlable rempart. Pendant la bonne saison, les oisifs et les curieux s’y rassemblent. Peu de promenades présentent, à notre avis, autant d’agréments que celle-là.

En se dirigeant vers le sud, le regard franchit des paysages aussi séduisants que variés, après avoir passé par-dessus le magnifique pont tubulaire Victoria, le plus beau du monde, construit dernièrement par le célèbre ingénieur anglais Stevenson.

Qu’il s’arrête sur les nombreux navires de toutes les nations, voiliers ou vapeurs, goélettes ou trois-mâts, canots d’écorce ou vaisseaux de guerre, mouillés dans les bassins, qu’il ondule avec les eaux diaphanes du roi des fleuves ;