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diens qui n’ont pas péri, leurs femmes et leurs familles, pendant l’hiver qui approche, puisqu’ils n’ont devant les yeux que les horreurs de la faim et du froid…

« Néanmoins il faut que la suprématie soit maintenue, qu’elle demeure inviolable, que l’intégrité de l’empire soit respectée, et que la paix et la prospérité soient assurées aux Anglais, même aux dépens de la nation canadienne entière. »

« Sir John Colborne n’eut qu’à promener la torche de l’incendie, écrit M. Garneau, sans plus d’égards pour l’innocent que pour le coupable ; il brûla tout et ne laissa que des ruines et des cendres sur son passage. »

On convertit plusieurs maisons particulières en geôles, les prisons ordinaires étant combles depuis les culs de basse-fosse jusque sous le toit ; celle de Montréal ne renfermait pas moins de sept cent cinquante-trois inculpés.

La loi martiale fut proclamée. Sous l’empire de la terreur organisée par ce sir Colborne à qui l’Angleterre conféra le titre de lord Seaton pour le récompenser de ses monstrueux services, et dont les paysans canadiens changèrent le nom en celui de lord Satan, sous l’empire de cette terreur, les cours condamnèrent quatre-vingt-neuf prévenus à mort, quarante-sept à la déportation à Botany-Bay, une foule d’autres à la Bermude, et confisquèrent tous leurs biens.

De retour à Québec avec son père, qui l’avait ramenée, peu après le brusque départ de Co-lo-mo-o, Léonie de