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Une violente rumeur, accompagnée d’un grand désordre, s’éleva en ce moment vers la porte de la cave.

— Les troupes ! nous sommes cernés ! s’écria un homme qui venait d’entrer brusquement.

— Ah ! murmura le président avec amertume, il y a un traître parmi nous ; et il ajouta d’un ton élevé : Citoyens, soyez sans crainte, nous nous échapperons par le passage secret qui traverse la rue Saint-Paul jusqu’au quai ; mais rappelez-vous de descendre en armes, dimanche, à neuf heures du matin. Encore une fois, citoyens, mes amis, je vous prédis la victoire, car le frère du vainqueur de Saint-Denis, Robert Neilson, débarquera à dix heures dans la rue des Commissaires, avec vingt mille hommes. Maintenant, filez sans bruit, la porte est ouverte !

Et, donnant l’exemple à tous, il s’élança par une trappe placée sous la table, dans un sombre couloir qui s’enfonçait profondément sous la terre.

Pendant qu’une compagnie du 32e régiment envahissait la cave, et pendant qu’une partie des conjurés réussissait à s’évader, Co-lo-mo-o remontait, en courant suivant la coutume indienne, le chemin de Lachine.

La pluie avait cessé pour faire place à un vent furieux qui tordait, brisait, déracinait les arbres et remplissait l’atmosphère de plaintes déchirantes.

Quand le Petit-Aigle arriva à Lachine, la tempête sévissait dans toute sa rage.