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Mais alors, sir John Colborne donna l’ordre au 32e régiment d’appuyer ses batteries.

Cet ordre fut aussitôt exécuté.

Sir William King, l’épée nue, le front haut, se jeta bravement à la tête de sa compagnie en murmurant :

— Tiens, ce Cherrier ici… Charmant, très-charmant, en vérité ! Je vais lui donner sa revanche… Mais, by Jove, ne me trompé-je pas ? C’est sa femme que j’aperçois près de lui… un joli, très-joli militaire, sur ma foi ! Ah ! la fête sera ravissante, excessivement ravissante ! Mais, comme elle joue du sabre, la petite dame ! Parole d’honneur, j’en suis émerveillé… Ah !

Un coup de couteau en pleine poitrine arracha ce cri au sous-lieutenant.

Il l’avait à peine exhalé, qu’un bras vigoureux le renversait à terre ; un homme, un démon à forme humaine, lui plantait son genou sur le ventre, lui tranchait la tête en un clin d’œil, et le houp de guerre indien retentissait par-dessus le fracas de la bataille.

Si rapides furent ces divers mouvements, que, dans l’ivresse du combat, les soldats de sir William ne le remarquèrent point.

Le meurtrier se releva, la tête de sa victime à la main, et, se tourna vers Co-lo-mo-o, qui, tenant un fusil par le bout du canon, s’en servait comme d’une massue, et faisait de larges trouées dans les bataillons anglais.

— Que le Petit Aigle, s’écria-t-il, apprenne, par