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d’une insurrection ? ce n’est pas à nous de répondre. Nous sommes trop près encore de ces tristes événements. Leur appréciation appartient à la postérité[1].

Cependant, le lien entre l’exécutif et les Canadiens était brisé. Le renouer par des moyens pacifiques n’était plus au pouvoir de personne.

À Montréal, et dans les comtés limitrophes, on arma ouvertement.

Des bandes hostiles sillonnèrent le pays.

Les occupations ordinaires de la ville et des champs furent abandonnées. Chacun prit fait et cause pour un parti ou pour un autre. La guerre civile alluma ses torches.

« Le 7 novembre, les Fils de la liberté et les Constitu-

  1. Dans la deuxième édition de l’Histoire de M. Garneau, on trouve la note suivante :

    « Le docteur O’Callaghan m’écrivait d’Albany, le 19 juillet 1852 : Si vous devez blâmer le mouvement, blâmez ceux qui l’ont provoqué et qui doivent en répondre devant l’histoire. Quant à nous, mon ami, nous fûmes les victimes, non les conspirateurs ; et, fussé-je sur mon lit de mort, je ne pourrais que déclarer, en présence du ciel, que je n’avais pas plus l’idée d’un mouvement de résistance quand je quittai Montréal et me rendis à la rivière Richelieu avec M. Papineau, que je ne songe maintenant à être évêque de Québec. Je vous dirai aussi que M. Papineau et moi, nous nous cachâmes dans une ferme de la paroisse Saint-Marc, de peur que notre présence n’alarmât le pays, et ne servît de prétexte à la témérité !… Je voyais bien aussi que le pays n’était pas prêt. »

    M. Garneau a publié cette note en anglais.