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Le front de Cherrier se rembrunit.

Léonie s’en aperçut aussitôt.

— Pardon, dit-elle, j’avais oublié.

— Quoi donc ? fit Cherrier reprenant à l’instant sa bonne humeur.

— Rien, mon cousin, rien… je sais ce que je sais…

Mais Louise ?

— Louise ne veut pas venir à l’assemblée. Elle restera près de votre bonne mère.

— Alors voilà qui est dit. Nous irons flâner à cette assemblée, le stick à la main, le lorgnon à l’arcade sourcilière…

— Bravo !

— À une condition pourtant !

— Et laquelle ?

— C’est que le cigare et le grog nous sont interdits.

— Approuvé de grand cœur, dit Cherrier en souriant.

Voilà comment, le jour suivant, mademoiselle Léonie de Repentigny se trouvait, en élégant dandy, avec Xavier Cherrier au meeting des patriotes canadiens.

Composé des habitants des comtes de Richelieu, Saint-Hyacinthe, Rouville, Chambly et Verchères, ce meeting, qui devait secouer si violemment les bases du gouvernement anglais, sur les bords du Saint-Laurent, prenait le nom de Confédération des six comtés, au moment même où