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hommes d’État de l’Angleterre ne veulent pas l’apprendre par la voie des remontrances respectueuses, ils l’apprendront, avant longtemps, d’une façon moins courtoise ; car les choses vont vite dans le Nouveau-Monde. »

La chambre refuse de voter la liste civile : elle est prorogée.

Plus un coin de ciel bleu à l’horizon. Des grondements sinistres s’élèvent de toutes parts ; la tempête est à la veille d’éclater.

La Minerve et le Vindicator embouchent la trompette de révolte :

« Des protestations nouvelles, énergiques et telles qu’on ne puisse les méprendre, nous semblent nécessaires. »

Papineau et ses amis parcourent le pays ; ils soulèvent les masses par leurs discours incendiaires.

Papineau occupait un poste élevé dans la milice provinciale. Le gouverneur, furieux de ce qu’à une assemblée publique, à Saint-Laurent, on avait voté des résolutions blâmant sa conduite, lui fait écrire par son secrétaire d’État pour le sommer d’avoir à se justifier.

Papineau répond :

« Monsieur,

« La prétention du gouverneur à m’interroger touchant ma conduite à Saint-Laurent est une impertinence que je repousse avec mépris et silence.

« Toutefois, je prends ma plume pour dire au gouverneur simplement qu’il est faux qu’aucune des résolutions