Page:Chevalier - Les derniers Iroquois, 1863.djvu/132

Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 124 —

comme une lionne, sur Mu-us-lu-lu, l’auteur de la capture, et, ne pouvant se servir de ses mains, elle lui avait arraché le nez avec ses dents. Puis, elle s’était jetée sur les hommes de police qui avaient eu beaucoup de peine à se rendre maîtres de cette mère en furie. L’ayant garrottée et bâillonnée, ils la traînèrent avec Co-lo-mo-o dans le wigwam pour y attendre l’arrivée du grand connétable, qu’ils envoyèrent chercher à LAachine. Mais à la porte de la hutte, ils furent reçus par deux adversaires formidables auxquels ils n’avaient pas songé. Kagaosk et Kewanoquot, les chiens de Nar-go-tou-ké, se précipitèrent sur les agents de police. Un combat terrible s’engagea. Deux hommes furent blessés plus ou moins grièvement. Ils allaient abandonner la partie, quand le troisième réussit à tuer Kewanaquot d’un coup de pistolet. Kagaosk restait, haletant, fou de rage, prêt à venger la mort de son compagnon. Mais le bruit de la détonation avait attiré plusieurs Indiens amis de Mu-us-lu-lu. Ils se ruèrent sur le brave animal, qui, sentant que les chances n’étaient plus égales, sauta par-dessus les épaules de ses assaillants et s’enfuit dans le bois.

Il était plus de midi lorsque le grand connétable, qui avait fait, la veille, à Lachine, quelques libations avec le gouverneur de la baie d’Hudson, se décida à venir examiner le prisonnier et recommencer ses perquisitions dans le wigwam de Nar-go-tou-ké.