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cher entier, quand une des formes humaines, étendues à son sommet, se lève brusquement en poussant un cri de douleur.

Un moment elle reste debout, ceinte par les flammes comme par une radieuse auréole. Une peau de buffle, dont elle était enveloppée, tombe à ses pieds, et, alors, on découvre que cette peau cachait une femme, jeune, belle, pleine de séductions.

Nulle couverte, nulle tunique de chasse ne dérobe ses merveilleux attraits. À l’exception de la kalaquarté, elle est dans l’état de nature, et l’on se sent saisi d’admiration à l’aspect de tant de charmes réunis sur une même personne.

Cependant, comme ceux qui l’environnent, le sang de la race ronge coule dans ses veines. Mais, ainsi que le captif, elle n’appartient pas à la même tribu, car ses traits nobles et réguliers ne sont pas déformés comme les leurs par ce morceau de bois ou d’os, logé entre la lèvre inférieure et les gencives, qui leur vaut le nom de Grosses-Babines.

Sans la brune couleur de sa carnation et sans la légère saillie de ses pommettes, on la prendrait aisément pour une des suaves créations de l’Albane, tant son buste est délicatement modelé.

Elle a une chevelure abondante, dont les boucles soyeuses, aussi noires que l’ébène, aussi brillantes que les reflets du raisin mûr, tombent en grappes pressées sur un col