Page:Chevalier - Les derniers Iroquois, 1863.djvu/109

Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 101 —

semblait qu’ils comprissent les désirs de Co-lo-mo-o, car ils ne faisaient aucun bruit, en avançant.

— Les Habits-Rouges ne sont pas encore partis, pensa l’Iroquois, en se baissant pour prendre deux objets que les chiens portaient dans leur gueule.

L’un de ces objets était un fusil double, enveloppé dans un fourreau de cuir imperméable ; l’autre une boîte de fer-blanc hermétiquement close, qui contenait des munitions de chasse.

D’un geste de la main, le Petit-Aigle renvoya Kagaosk et Kewanoquot.

Puis il chargea son fusil, arrêta l’embarcation au moyen de ses pagaies, fichées comme des pieux, contre chaque flanc, dans le sable des battures sur lesquelles il se trouvait, et resta en observation, étendu au fond de l’esquif.

Deux heures s’écoulèrent sans que Co-lo-mo-o eût changé de position. Tout à coup, un son léger, puis un clapotis le tirèrent de son immobilité. Il projeta sa tête par-dessus le bord du canot. Ses yeux fouillèrent les ténèbres et il distingua l’Éclair qui venait à lui.

— Nos ennemis ne sont plus là ; la squaw m’envoie le chien pour me prévenir ; allons savoir ce qui s’est passé, se dit le Petit-Aigle.

Laissant son embarcation sur ta place, il descendit dans l’eau, tenant, comme les Canadiens, son fusil sur l’épaule, par le canon, et marchant vers le wigwam, où Ni-a-pa-ah l’attendait dans une anxiété fiévreuse.